Silhouette connue qu’il se prend parfois à croquer entre ses notes sur les héros mélancoliques et ses cours d’économie. Silhouette qui hante sa vie, souvent présente dans ses endroits habituels. Parfois au bar, parfois au club, rendue floue par les couleurs des néons. Parfois dans la rue, comme un fantôme tendre de sa vie. Des regards échangés, des sourires parfois aussi quand le moment s’y prête. Mais mots absents. Jamais la bravoure mise en avant pour oser l’accoster. Et encore une fois dans ces mois de chassé-croisé, ombre trouble qui débarque dans sa vision. Il relève le nez de son café, mélange de notes sur la table, il travaille mieux en dehors du foyer familial. Loin des états du paternel. Loin des colères et des coups faciles. Dernière année de liberté. Il sait très bien que son avenir est scellé. Pourtant il s’acharne Chanhee, s’offusque, se débat dans les mains du destin. L’impression qu’il pourrait avoir autre chose que ce royaume sombre dont la couronne est lourde. Son regard qui se plisse, sur le garçon qui commande au comptoir. Le regret presque lourd dans sa bouche que de ne le laisser filer à nouveau. Les traits sont envoutants. Il s’y perd presque à l’observer, son crayon qui s’active encore une fois, pour en capturer un profil charmant. Et il en perd presque ses moyens, debout, corps à l’automatisme tandis qu’il est debout. Il s’avance, une main sur l’épaule du garçon. « Hey. » Le mot dans un murmure, il n’a jamais eu une voix forte. Le ton bas qui force facilement le respect par contre. On se tait quand il parle, attention toute entière vers lui. « Si tu veux … J’suis assis là-bas. » Le café est plein, il montre sa table dans un coin, si jamais. Il n’est pas si doué que ça pour approcher les gens. L’aura on dit. La réputation. Mais de lycée différent, il espère que celle-ci l’épargnera. Curiosité douce, l’envie de connaître ce garçon aux allures de muse.