« Il n'y a point de bonheur sans courage, ni de vertu sans combat. » [PV Yoon Ji Soo]

Mon cours sur le droit de civil, venait tout juste de se terminer que j’avais déjà appelé Dong Chul. Cela faisait cinq minutes que je plaignais sur la tonne de travail que j’avais à faire, en poursuivant sur ma lancée je lui dis : « Tu te rends compte ! C’est de l’esclavagisme ! Comment un cerveau normal peut-il retenir tout ça, en si peu de temps ?! », de l’autre côté du téléphone, Dong Chul d’une voix ensommeillée me répondis : « Tu exagères, ça ne doit pas être aussi irréalisable que tu le penses... », je le coupais instinctivement, en ajoutant d’un ton légèrement boudeur : « Hey ! Tu devrais me soutenir, au lieu de prendre leur défense. », je l’entendis bayer avant de répondre calmement : « Peux importe, je suis sûr que tu vas réussir. Je suis juste un peu fatigué, il est super tôt chez moi, tu appelles toujours à des heures... ». L’oreille toujours collée au téléphone je marchais en direction d’un groupe d’individu. En tentant de comprendre ce qui se passait, mon attention n’était plus focalisée, sur ce que le pauvre Dong Chul me racontait. Je le coupais sans ménagement, en plein milieu de sa conversation : « Je crois qu’il y a des jeunes qui sont entrain d’embêter un étudiant de l’Université ». Je ne sais si le ton de ma voix, avait eu cet effet, mais Dong Chul paru tout à coup parfaitement réveillé en me disant : « Tu ne devrai pas t’en mêler, tu pourrais avoir des problèmes…. » Une nouvelle fois, je le coupais en disant : « Je raccroche, je te rappelle dans cinq minutes, promis». Avant même qu’il n’eut le temps d’insister pour rester au téléphone avec moi, j’avais déjà coupé l’appel et rangé mon portable dans mon cabas.

Plus je me rapprochais, plus la conversation devenait audible. Les trois idiots, tellement occupés à embêter un pauvre étudiant, ne m’avait même pas entendu arriver. Ce dernier semblait comme paralysé, peut être n’osait-il rien dire. En m’interposant, sur un ton agacé, je dis : « Vous n’avez pas fini! Laissez le tranquille ! ». Réalisant ma présence, les trois individus me regardèrent, comme si je les dérangeais, c’était parfaitement incroyable. L’un deux me dit : « De quoi tu te mêles?! Ce ne sont pas tes affaires, tu ferai mieux de partir... », comme avec Dong Chul, avant lui, je ne lui laissais pas le temps de finir de parler que je rétorquais toujours agacé et un brin cynique : « Quand je vois des idiots dans votre genre ! Je ne peux pas m’empêcher de me mêler de ce qui ne me regarde pas ! ». Ma répartie, sembla l’énerver : « Quoi ?! Hey ! Espèce de cinglé ! Répètes un peu ce que tu viens de dire ! ». L’un de ses " amis " en posant sa main sur son bras, pour le tirer en arrière, tenta de l’apaiser : « Laisse tombé, on ferait bien de se tirer ! ce débile et cette folle nous font perdre notre temps. » En regardant celui qui m’avait insulté, je poursuivais : « Serais tu idiot, au point de ne pas comprendre le coréen ?! Les gens comme vous qui s’imaginent que tout est permis, m’exaspère plus que tout. » Repoussant son ami, le type m’attrapa par le bras, si soudainement que mon cabas m’échappa des mains et s’écrasa sur le sol. Me tenant fermement il me dit : « Tu veux que je te montres ce qu’on fait aux filles dans ton genre ?! ».

Travailler pour gagner une misère, un soupir lasse sort des lèvres de Ji Soo. Il a gagné juste assez pourquoi faire deux trois courses. Étendu sur un banc dans le parc, il réfléchit à son avenir. Avenir sombre, lui qui se voyait patron d'une entreprise de jeux vidéos, marier aussi. Quoi que pour ça, il faudrait qu'il retrouve celle qui lui a volé son coeur au collège. Les yeux fermés, il la voit encore entrain de mordiller son bic. Il s'en veut de son comportement. Si seulement, il pouvait la revoir pour lui dire tout ce qu'il n'a jamais pu lui dire. Et pourtant, il en a eu des copines mais personne avait son regard. Regard qui le hante depuis le collège. Ji Soo se décide de rentrer chez la grand mere qui l'héberge depuis un an. Quand il entend des éclats de voix. Intrigué, il s'approche de la source. Trois mecs, un etudiant et une étudiante. Tss. Toujours la même histoire.

Il attrape la main qui se pose sur l'épaule de la fille. Il sourit avant de décoché une droite. « Je vous ai déjà dit que le collège était fini les gars.» Dire qu'il fut ami avec eux, y a quelques années. Il aurait pu continuer à être comme eux s'il n'avait pas vu ses yeux remplient de larme. «A la place de vous en prendre à plus faible que vous. Venez.» tout en parlant, il enlève sa veste et jette son sac au loin. Et ils viennent sur lui. Il évite des coups, comme il en reçoit. Seul contre trois, il sait qu'il a aucune chance. Sauf que l'un deux parle d'elle. Celle qu'il ne faut pas lui parler. « Elle le cherchait aussi. Mais eux, ne vous ont rien fait.» nul n'est au courant qu'il nourrissait des sentiments sur la grosse et nul ne doit le savoir. Surtout que ses ex copines sont toutes des canons. Mais elle, elle, avait un truc qui lui plaisait. Puis y a le coup de trop. Ji Soo tombe au sol. Sa lèvre saigne et les trois autres partent sans demander leur reste. L'étudiant s'en va aussi à l'opposer. Il a complètement oublier la fille. Étendu sur le sol, il ferme les yeux pour se reposer.

Le mec n’eut pas le temps de faire quoique ce soit. Quant à moi, je n’eus pas non plus le temps de réagir qu’un type s’interposa. Attrapant la main du mec et puis en le frappant, il dit : «Je vous ai déjà dit que le collège était fini les gars.» Je restais stupéfaite, en regardant le nouveau protagoniste de cette histoire, partagée entre étonnement, colère et incertitude. Même dans les pires scénarios que j’aurai pu imaginer, je n’aurai songé à me retrouver de cette manière, en sa présence. «A la place de vous en prendre à plus faible que vous. Venez.» Toujours, confuse par son arrivée fracassante, j’assistais, spectatrice, à la scène qui se jouait sous mes yeux. Il défit sa veste et jeta son sac au loin, comme si cela n’avait pas d’importance, comme si il était habitué à ce genre d’événement. Ils se battaient, se blessant, sans même se rendre compte de ma présence et de celle de l’étudiant, toujours stoïque. Je les regardais, sans réagir, l’esprit confus par toute cette agitation. Ce n’est quelque paroles qui me sortirent de ma torpeur. Venait-il de parler de moi ? Enfin, plus exactement de l’ancienne Seong Hee? Je n’eus pas le temps d’approfondir ma réflexion que Yoon Ji Soo rétorqua : « Elle le cherchait aussi. Mais eux, ne vous ont rien fait.» Vraiment ? S’il s’agissait de moi, c’était incompréhensible. Je ne voyais pas en quoi, j’avais mérité d’être malmenée plus jeune et pourquoi à présent je ne le méritais pas. C’était profondément injuste et cela n’avait aucun sens. Quoi ? juste parce que j’étais grosse, je le méritais ? Et maintenant que je ne l’étais plus, alors je ne méritais pas d’être victime de ce genre d’individu? Je n’ai pas le temps d’y réfléchir d’avantage, Yoon Ji Soo tomba au sol. Les agresseurs, filèrent sans demande leur reste, comme si ils étaient juste venu pour ça. Quant à l’étudiant, à l’origine de l’histoire, il en profita pour partir également, cette constatation me fit dire en m’agaçant : « Surtout ne dis pas merci ! ». Je soupirais, dans quelle situation je m’étais encore embarquée. Seule, je ronchonnais entre mes dents, dans mon coin, comme si cela avait pu me sortir de cette situation. Réalisant que je n'allais pas disparaître de cet endroit, je regardais Yoon Ji Soo gésir à même le sol. Si je l’abandonnais là, pourrais-je être poursuivie pour non assistance à personne ? Je soupire encore une fois, cela ne me ferait ni chaud ni froid qu’il dépérisse à même le bitume, mais s’il se décidait à mourir, je préférais que cela ne soit pas en m’étant venu en aide. Je soupire plusieurs fois, de manière compulsive, comme si j’allais prendre une décision qui m’était pénible. Puis, à pas lents, je m’approchais de lui. Je tendis la jambe et du bout de mon pieds touchais son bras, comme si un quelconque contact avec lui aurait pu me brûler. Penchée sur lui je lui demandais un brin exaspéré, c’était plus fort que moi : « Hey ! Tu es mort ? ». De ma hauteur, je pouvais aisément regarder les traits de son visage, constater la violence des coups, le sang qui coulait de sa lèvre. Si quelque part, je me sentais responsable de toutes ces marques, d'un autre côté je me disais que c'était plutôt mérité.

C'est au lycée qu'il a comprit, le jour où elle ne s'est pas présenté, l'impacte de ses paroles. Pourtant, il lui disait de répondre. Juste répondre une fois, et le gamin qu'il était l'aurait prit sous son ail. Quoi que c'est ce qui faisait en la cherchant. Jamais quelqu'un d'autre ne l'insultait. Enfin, c'est ce qu'il a crû. Il a cru qu'il la protégeait ainsi mais ses paroles ont été blessantes alors qu'il le croyait quand il disait haut et fort qu'elle deviendrait sa femme. Les autres ont commencés à lui tourner le dos, car il protégeait les plus faibles. Pour elle, pour que jamais plus quelqu'un ne souffre par sa faute. Puis Jihwan a lâché la bombe y a deux ans. Et Ji Soo a continué à s'occuper des plus faibles, surtout son petit frère, l'un de ses trésors.

Le dernier coup est celui de trop. Le sang coule sur son menton et il tombe au sol, les yeux fermés. Il est juste sonné comme si souvent. Lui qui déteste se battre, c'est un peu devenu son quotidien. Allongé, il se demande comment réagirait Soo en le voyant. Il voit le cadet soupirer avant de se détourner de lui. Eux qui étaient si proche avant. Ainsi sur le macadam, il se fait la réflexion qu'il devrait parler avec lui avant que Jihwan comprenne les regards qu'il lance à sa meilleure amie.

C'est le pied contre son bras qui le sort de ses pensés. Puis la voix exaspéré. Il ouvre les yeux pour tomber sur un ange. Le soleil derrière elle fait comme un halo. Le visage ou plutôt le regard sur lui, lui rappelle. «Seyong Hee» il se redresse en secouant sa tête. Impossible, elle a quitté la ville sans qu'elle sache les sentiments qu'il avait pour elle. Il passe sa main sur sa lèvre et grimace. Avant de reporter son attention sur elle. Il pose le même regard rieur qu'avant, celui qu'elle avait apprit à craindre. « Pardon, durant un instant, j'ai cru que vous étiez une fille que j'ai connue.» sa voix se fait un rien mélancolique, emplie de nostalgie. Il se relève récupérant son sac et sa veste. Avant de se rappeler que s'est pour elle qu'il s'est battu. «vous allez bien ?» il pose sa main sur son eépaule pour chercher la moindre égratignure. « il faut être inconsciente pour croire que vous aurez réussit à les faire partir seule.» son regard se fait froid en disant ça, sa voix aussi. Avant qu'il redevienne lui, se mettant à flirter, après tout la fille devant lui, est jolie même très jolie. « Yoon Ji Soo pour vous servir ma demoiselle.» il se penche légèrement en lui faisant un sourire charmeur. Avant de grimacers sous la douleur. « putain de merde ! Il a pas été de ma morte le con.»

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Je pensais, alors qu’il me regardait fixement qu’il resterait là, inerte sur le sol. Cependant, il se redressa, en secouant la tête, probablement dû aux chocs qu’il avait reçu. Je le contemplais silencieuse, cherchant à déterminer s’il se sentait suffisamment mieux, pour que je puisse l’abandonner à son sort. Il passa sa main sur sa lèvre et grimaça, rien d’étonnant quand on se prend un violent coup au visage. Puis il me regarda, il avait cette même lueur dans les yeux, lorsque nous étions plus jeune, ce même regard moqueur et pendant un instant, je crus qu’il m’avait reconnu. Toutefois, je compris que ce n’était pas le cas, lorsqu’il me dit : « Pardon, durant un instant, j'ai cru que vous étiez une fille que j'ai connue.» En disant ça, il avait l’air nostalgique. Moi, durant un court instant j’ai cru que tu te rappelais de moi, mais non. Je devais avouer que cela me contrariait, mais après tout, rien d’étonnant à cela, j’avais changé. Lui aussi, à sa manière je suppose, avait peut être changé. Il se releva, récupérant son sac et sa veste. J’allais faire de même, ramasser mon cabas, m’attendant gentiment au sol, mais il me demanda : «vous allez bien ?» Il posa sa main sur mon épaule, exactement comme le mec de tout à l’heure, mais les traits de son visage n’exprimaient pas les mêmes émotions. Puis il me sermonna d’une manière étrange et qui m’irrita : « il faut être inconsciente pour croire que vous aurez réussit à les faire partir seule.»Son regard, sa voix se faisaient froids, était-il contrarié ? Tant mieux si c’était le cas, car je l’étais également. Je crois même que sa seule présence aurait suffit à m’exaspérer pour le reste de la soirée, alors sa voix, ses manières, ne pouvaient pas arranger la situation. De plus, je préférai cette froideur, à la moindre tentative de sollicitude de sa part. Il se pencha légèrement en me souriant un brin charmeur, en disant : « Yoon Ji Soo pour vous servir ma demoiselle.», puis il grimaça, sans doute à cause de la douleur, en ajoutant : « putain de merde ! Il a pas été de ma morte le con.»

Agacée, je le regardais jouer à son petit jeu, mais ne tomberait pas dedans. Je riais avec douceur, puis dis amusée : « Apparemment, il n’y a pas été suffisamment fort », pas autant que j’aurai aimé pensais-je, en mon fort intérieur. Puis, je me murmurais à moi-même : « Et dire que j’aurai pu me sentir coupable de ce qui s’était passé ».Yoon Ji Soo tu veux jouer ? Très bien comme tu voudras. Je souris également à mon tour, comme j’avais l’habitude de le faire : « Je n’ai pas besoin que l’on me serve, je suis assez grande pour me débrouiller par moi-même ». Je marquais un temps d’arrêt le temps de récupérer mon cabas qui gisait sur le sol. Me retournant, pour de nouveau lui faire face, je lui rétorquais un brin cynique : « De plus, avant que tu n’arrives, j’avais parfaitement la situation en main ! Évidemment, il a fallut que tu t’y mêles ! faisant dégénérer la situation. ». En vérité, je savais pertinemment que sans lui, les choses ne se seraient pas mieux passé. Bien au contraire, mais je n’avais nullement l’intention de le reconnaître. Je ne voulais pas avoir l’air faible, surtout pas devant lui. Je me permettais de lui parler sans respecter les principes de politesse, mais je m’en moquais. Je soupirais une fois de plus en m’approchant de lui, du bout des doigts je touchais sa mâchoire, le sang coulait toujours de ses lèvres. Je grimaçais songeant qu’il ne serait pas beau à voir demain. Je dis d’une voix relativement calme, malgré mon agacement : « Il faut désinfecter la plaie, en espérant qu’il n’ait pas lésé la mâchoire. Il faudra sans doute prendre des anti-douleurs, car à mon avis, à froid, ça va te faire un mal de chien. »

La mâchoire lui lance, le goût du fer se répand dans sa bouche. Il râle, insultant ses anciens amis. Alors qu'il voulait juste la draguer un peu. Sauf que le regard qu'elle lui renvoit, est celui d'une personne agacée. Il ne comprend pas pourquoi, Ji Soo. A-t-il été trop dur dans ses paroles. Pourtant, il a beau réfléchir, il ne se souvient pas des paroles qu'il a pu lui dire qui aurait pu l'agacer. Jamais, il va penser qu'elle est celle qu'il a appelé en ouvrant ses yeux. Il écarquille les yeux sous les paroles, même si elle rigole. " pardon ? ". Il croise ses bras, l'écoutant sans la quitter des yeux. Elle est sacrément mignonne, le genre de fille qui lui plait au faite. Il hausse les épaules, l'air de lui dire d'oublier. Il la pointe du doigt, comprenant ce qu'elle vient de lui dire. " Je serai intervnu même sans toi. " et voilà, il se met à la tutoyer sans s'en rendre compte. Mais elle se prend pour qui ? Quelques secondes avant, il l'a trouvait mignonne mais là. Qu'est-ce qu'il déteste ce genre de fille. Elle ne peut pas juste le remercier comme une fille normale. Mais non. Il grogne, et croisant ses bras. " Bien entendu. Et tu vas me faire croire que tu es superwoman ? " Voilà, elle déteste juste être la princesse en détresse. Il vient de comprendre, et se mordille la lèvre avant de grimacer à nouveaux.

Elle s'approche de lui, et il recule. Pourtant elle effleure sa blessure du doigt, le faisant grimacer de nouveaux. Il la regarde étonnée tout en attrapant son doigt dans une main et il la tire contre lui. Une question d'habitude, lui, le dragueur. " Et tu vas jouer l'infirmière peut être. " Il pose ses mains dans le bas de son dos, plantant ses iris dans les siens. " Mademoiselle l'inconnue ? " Après tout, il s'est présenté un peu plutôt. La moindre des politesses est qu'elle se présente aussi. " Où dois-je continuer à t'appeler, mademoiselle ? " Même blesser, il arrive à baragouiner, ne se gênant pas pour flirter avec elle.

Il me surprit, en attrapant ma main et en me tirant contre lui. Cette promiscuité, non voulue, me m’était mal à l’aise. En vérité, Yoon Ji Soo, de manière générale avait cet effet sur moi. Cependant, je n’étais plus cette jeune fille perdue, je ne me laisserai pas atteindre si facilement. Il me dit : « Et tu vas jouer l'infirmière peut être. » Cette supposition quelque peu grotesque, me fit lever un sourcil, un brin dédaigneux. Ne pouvait-il pas rester sérieux deux secondes ? Il avait le talent, pour presque me faire regretter que sa mâchoire ne fut pas disloquée dans la bagarre. Il s’était mis à me parler de façon informelle, je n’en fus pas offusquée, ni même surprise, après tout, je m’étais permise de le faire avant lui. Il posa ses mains dans le creux de mes reins, me jetant un regard pénétrant, il poursuivit : « Mademoiselle l'inconnue ? » Son touché, n’était pas déplaisant à proprement parlé, sa manière de flirter avec moi, mettait involontairement mes émotions en pagaille, bien que j’aurai préféré que ce ne fut pas le cas. Peut-être parce que je ne disais rien, il prit soin d’ajouter : « Ou dois-je continuer à t'appeler, mademoiselle ? », retrouvant à ses mots, une certaine contenance, je souris, puis posa ma main sur son torse, le repoussant plus gentiment que je ne l’aurai voulu.

En réajustant mon cabas, je dis d’un ton amusé, en pensant à l’effet que ma réponse allait produire : « En règle général, on m’appelle Kim Seong Hee... »,j’avais pris soin d’insister sur chaque syllabe, comme si j’avais affaire à une personne, simple d’esprit. Je n’eus pas le temps de poursuivre ma phrase que la sonnerie de mon téléphone portable s’enclencha, me faisant dire : « Oh mince Dong Chul ! », avec tout cette histoire, j’avais complètement oublié de le rappeler, il devait être furieux. Je fouillais précipitamment mon sac, oubliant totalement Yoon Ji Soo. Portable en main je répondais au téléphone en disant : « J’étais sur le point de te rappeler », « Vraiment ? Ça fait au moins dix fois que je t’appelle, tu aurais pu décrocher, pour me dire au moins que tout allait bien », son ton indiquait bien la mauvaise humeur, dans laquelle il était. « Je suis désolée, mais promis, tout va bien », en regardant Yoon Ji Soo j’ajoutais : « Juste un petit imprévu à gérer », « rien de grave ? » me répondit-il. En dévisageant de bas en haut Yoon Ji Soo, je dis mi-amusé, mi-agacé : « l’imprévu est fâcheusement agaçant, mais me paraît plutôt inoffensif ». J’entendis Dong Chul soupirer de l’autre côté du téléphone et me dire : « D’accord, je vais te laisser, mais écris moi un message, pour me dire quand tu es rentrée chez ta grand mère ». Après avoir promis de le faire, je raccrochais et rangeait le téléphone portable dans le cabas.

Tenant l'ingénie contre lui, les mains sur les reins de la jeune femme. Ji Soo se perd dans les iris sombres, le regard qu'elle lui renvoie lui rappelle trop une autre personne. Pas spécialement jolie mais mignonne à ses yeux. Il flirte avec elle, ses yeux descendent sur les lèvres charnues et roses avant de remonter vers ses yeux. Bien entendu qu'elle est le style de fille qui lui plait, et il 'aimerait bien connaître son prénom pour au moins mettre un nom sur le visage en porcelaine devant lui. Puis, elle le dit . Kim Seong Hee d'un ton amusée, comme si elle parlait à un enfant. Et lui, lui déglutit. Le gsm de la demoiselle sonne et lui, ne peut pas quitter le regard de la silhouette qui s'éloigne légèrement, quittant l'étreinte qu'il leur a imposé. Kim Seong Hee. Une douleur affreuse se répercute dans son être entier.

Son premier amour, son amour à sens unique. Auraient-ils été ensemble si il lui avait dit les sentiments qu'il avait pour elle. Aurait-elle répondu favorablement. Trop de question tourne dans sa tête, alors qu'il la regarde. Elle est jolie, mince, trop mince à son goût. Elle n'est plus son premier amour. Plus aucunes traces de celle qu'il faisait tourner en bourrique ne sachant pas comment se comporter avec elle.

Puis elle raccroche, et il tend sa main pour lui attraper le bras. Il comble la distance entre eux. Il pose sa main sur sa joue. " Tu es ma Kim Seong Hee ? " un pronom possessif utiliser. Car elle était à lui, il le hurlait partout qu'un jour elle deviendrait sa femme. " Tu as changé. " il se recule pour mieux la regarder. " Tu es belle " dit-il en pensant au fond de lui qu'elle l'avait toujours été. Trop de question se bousculent sur ses lèvres. Mais rien ne sort. Perdu, totalement perdu fasse à la révélation. Puis, il lui lâche d'un ton dégagé, un ton rieur, un ton amusé. " Tu es revenue pour qu'on se marie, avoue ? " Et il rigole avant de grimacer sous la douleur de sa lèvre. La blessure venant de se ré-ouvrir.

A peine avais-je raccroché qu’il m’attrapa le bras. Il se rapprocha si près de moi que cette soudaine promiscuité me laissa sans voix, ni réaction. La distance entre nous n’avait rien de raisonnable. D’autant que les battements affolés de mon cœur, me laissaient suggérer qu’il avait lui même par ailleurs, du mal à se résonner. Lorsqu’il posa sa main sur ma joue, je me dis que Yoon Ji Soo n’avait jamais été quelqu’un de raisonnable, ni même quelqu’un de réfléchi. Il m’était toujours apparu comme un impulsif qui agissait toujours, avant de penser à ce qu’il disait ou faisait, avant même de songer aux conséquences de ses actes. « Tu es ma Kim Seong Hee ? » Cet idiot ne manquait pas de culot. Pour qui se prenait-il? Je n’étais pas à lui, pas plus qu’à quiconque d’ailleurs. Si cela m’atteignait autant, c’est que ça touchait une corde sensible en moi-même. Pendant un instant, j’avais l’impression que nous étions revenus en arrière. A cette époque, pourtant révolue, où je n’étais qu’une victime silencieuse de ses mauvaises blagues, faites sous les yeux des autres. « Tu as changé. » Pour une fois, je ne pouvais pas lui donner tord. De plus, cette affirmation, anodine à bien des aspects, me redonna un peu de force. Je n’étais plus cette petite grosse, n’osant jamais rien dire, laissant les choses lui arriver, sans s’y opposer. Se reculant pour me détailler, il me dit : « Tu es belle » Ce soudain compliment, inattendu sans le moindre doute, bien que sincère dans sa formulation, bien qu’ordinairement plaisant, me paru désagréable à entendre, car il avait le malencontreux effet de toucher si facilement, ma sensibilité personnelle. Il poursuivit :« Tu es revenue pour qu'on se marie, avoue ? » Il ria puis grimaça du fait de sa blessure. Je n’avais nullement envie de rire, j’étais en colère. Comment osait-il remettre le sujet sur le tapis, de façon si désinvolte. Exaspérée, je lui rétorquais : « Ils t’ont frappé si fort le crane, pour que tu t’imagines des conneries pareilles ?! » Me rapprochant de lui, je lui donnais un coup sur le bras que j’espérais douloureux pour lui, en poursuivant : « Pourquoi voudrais je me marier avec un crétin comme toi ?! », reculant légèrement, en le pointant du doigt, j’ajoutais : « Tu ne vaux pas mieux que ces types. Après tout ce que tu m’as fait je te détestes !» Je soupirais d’exaspération, en reculant encore un peu plus, me passant les mains dans mes cheveux, je me demandais à quoi bon continuer à parler avec lui, je n’en avais rien à attendre, après tout. Je pouvais le laisser là, il semblait suffisamment bien portant, pour ne plus avoir besoin de mon aide.