Toutes les villes ont des mythes fondateurs et des légendes auxquelles leur peuple croit dur comme fer. Seohan n'échappe pas vraiment à la tradition. En 1832, Hong Soon-Bin quitte la banlieue de Paju pour s'installer dans ce hameau désert. Avec sa femme et ses deux enfants, ils y bâtirent leur maison avec un rêve en tête, construire une ville élitiste et paisible. Ils invitèrent alors leurs proches à venir les rejoindre, et un an après l'arrivée des Hong, une cinquantaine de familles habitèrent le pays. Au début regroupé en un seul quartier, la ville dût s'agrandir pour accueillir toutes les familles désireuses de s'installer dans ce havre de paix. Avec autant d'habitants, Hong Soon-Bin eût l'idée d'établir une école ainsi qu'une université pour développer le potentiel intellectuel des enfants. Placées sous protection divine, les écoles connurent un franc succès : un taux de réussite de 100% et des enfants tous plus brillants les uns que les autres. Cette réussite attira la convoitise, et en 1850, la ville dénombra plus de cinq mille familles.


Fin de la guerre de Corée. Seohan a été presque entièrement détruite par les bombardements soviétiques. Les familles restantes ainsi que les nouveaux arrivants de Seoul et ses environs aidèrent à la reconstruction et des bâtiments, et créèrent cinq quartiers pour mieux structurer la ville. Au départ peu représentatif de la classe sociale de leurs habitants respectifs, les inégalités se creusèrent au fil des années, les personnes réussissant à faire fortune se faisant construire de belles et grandes maisons loin des quartiers en train de se délabrer. Le port permit à la ville de se développer économiquement, et de nouveaux commerces commencèrent à fleurir un peu partout. Plusieurs fûrent construites pour accueillir tous les nouveaux visages, en plus de l'université de Seohan, dont les bâtiments ayant pu être sauvés fûrent rénovés. Les professeurs arrivant à Seohan pour enseigner tentèrent d'effacer les clivages sociaux-économiques en se dispersant dans les lycées et les écoles et en instaurant avec l'aide du maire un salaire fixe pour chacun, ainsi, aucun ne fût tenté plus par un lycée que par l'autre. La vie reprit son cours, et vingt ans après la fin de la guerre, toutes ses traces fûrent finalement effacées, des bois fleurirent le long de la rivière Samdong et des routes pour circuler en voiture se construisent.


Aujourd'hui, peu de choses ont changées. Les familles se répartissent dans les quartiers en fonction de leurs revenus et les enfants vont étudier et essayent jusqu'à parfois s'en rendre malade de rentrer à l'université de Seohan, une des meilleures universités de Corée du sud. Les habitants de Seohan sont si fiers qu'il est impossible pour eux de songer à rentrer dans une autre université, et si un élève est refusé, il commençera directement à travailler pour s'en sortir plutôt que de tenter de rentrer dans une autre université. De par sa proximité avec le Japon, Seohan accueille de plus en plus de résidents japonais depuis les années 1990, et une petite communauté se forme au centre ville. Seohan est une des villes résidentielles les plus agréables pour vivre, par son cadre idéal près de de la mer du Japon et à seulement deux heures de route de Seoul. Cette ville active et dynamique attire toujours en 2018 de nombreux investisseurs, curieux et autres personnes désireuses de faire partie de l'aventure. Pourquoi pas vous?