Chaos ☾ Ivy

Chaos

Ivy & Blue

« Maybe we are more confortable in chaos. »

Manhattan s'invite à Seohan, le temps d'un cocktail ultra pointu dans ce café aux dimensions new-yorkaise. Tandis que les baffes vibrent sous l'égide d'un vieux rock, Blue demande au serveur de leur servir leur brunch traditionnel: un lovely avocado, assiette aux allures californiennes et au succès démesurée que l'établissement devait à leur seule publicité. Le Go on the rock, un des rares repères de la ville, où bruncher, mondaniser et commérer devenait un art de chaque instant. Ivy & Blue. Elles s'y réfugiaient toujours, cacher aux yeux du monde, dissimulée entre la mezzanine et une étrange sculpture contemporaine.

- C'est moi ou faire du shopping devient beaucoup plus chiant lorsqu'il n'y a aucune soirée à l'horizon?

Blue, elle avait toujours eut la voix fluette, un soprano délicat, une tendre inclinaison de ses cordes vocales qui jurait avec ses mots d'enfant bêcheuse, cette orgueil naïf et vain qu'elle trimballait toujours au coin des lèvres, si merveilleusement hideuse qu'elle en devenait merveilleuse. Après tout, elle n'était jamais aussi épanouie qu'une fois vautrée dans son dédain, pétrit de ces fausses prétention qu'elle collectionnait à outrance pour passé le temps. Parce que le monde était en suspend, animal, en attente devant sa divine position. Blue, elle vivait de cette grandeur qu'elle s'inventait, qui s'esquissait à chacun de ses discours, à chacun de ses putsch. Mais une guerre pouvait être pardonné, si on y associait le bon sac Channel.

- Même si je suis totalement fan du sac que tu t'ai acheté, qui sait avec un peu de chance ça en inspirera certaines.

Certaines, soit cette tripoté de nouvelles années qu'elle avait silencieusement jugée pendant la cérémonie de rentrée. Les agneaux aux poils encore trop blancs, le pain qui ne demandaient qu'à être coupé, les offrandes et les sacrifiés. Elle louvoyait Blue, mais pas là, pas en compagnie d'Ivy, pas alors qu'elles perpétuait dignement l'une de leurs plus anciennes tradition, à savoir la sortie en ville du dimanche après midi ponctuée de son bruns dominical.

- Anyway, t'es toujours vice-présidente du conseil des élèves cette année?

(c) DΛNDELION

Chaos

Ivy & Blue

« Maybe we are more confortable in chaos. »

mood

; Rayons de soleil dorés venant percer à travers la morosité des premiers jours de cours, odeur de toast grillé, jus d'orange fraîchement pressé. Si le menu n'avait pas été traduit dans les deux langues, Ivy aurait presque pu oublier qu'elle se trouvait en territoire asiatique. L'art du brunch, tradition que les deux complices n'auraient manqué pour rien au monde, un retour aux sources. Calories judicieusement disséminées pour le plus grand bonheur de leurs nutritionnistes qui suivaient la moindre prise de poids, prêts à les affamer pour une centaine de grammes en trop. Laissant la pulpe de son index courir sur le bord de son verre, Ivy arborait ce petit sourire en coin, légèrement carnassier, adouci par ses traits de poupée du vingt-et-unième siècle.

▬ Sweetie. Comme si on avait besoin de connaître le thème de la prochaine soirée pour refaire notre dressing. Nous sommes le thème.

Verre cogné contre celui de sa partner in crime dans un écho cristallin, sourire devenant plus grand, laissant dévoiler ses dents blanches, tout en battant des cils, feignant l'innocence d'une âme pourrie, d'une adolescence parfaite baignée d'étincelles, de paillettes, de blush, de faux cils et de nail art cachant les griffes mortelles de ces créatures de la nuit. Âmes matérialistes, collectionnant tout forme de pouvoir, toute démonstration de dorure, vitrines ambulantes d'une vie d'outrance et de besoins dérisoires.

▬ Le secrétaire de mon père a sans doute fait des cauchemars pour m'obtenir ce sac. Une édition limitée qu'ils avaient retiré de leur catalogue.

Les phalanges de la demoiselle disparurent sous la table pour attraper un sac cartonné serti du logo de la marque channel, déposé sur la table, et poussé vers Blue. Les iris d'Ivy scintillaient en observant les expressions de sa meilleure amie, celle qu'elle considérait comme étant la sœur qu'elle n'avait jamais eu.

▬ J'en ai profité pour lui demander de m'en fournir un supplémentaire. Cadeau.

Clin d’œil complice, lèvres trempées dans la boisson acidulée, marque de rouge à lèvres abandonné là. Blue et Ivy avaient ainsi inventé leur propre league, un monde parfait dans lequel personne ne pouvait s'immiscer sans y laisser des plumes. Une utopie de jeunesse provocatrice. Rappel des obligations auxquelles Ivy s'était attachée, rire de circonstance. Elles vivaient leur dernière année en ces lieux, la ligne droite finale, celle de tous les dangers, de toutes les réussites.

▬ Yup. Comme d'habitude, je m'occupe de faire le tour aux petits nouveaux. De leur filer leur tablette, et le règlement.

C'était aussi devenu une stratégie pour remarquer rapidement qui marquerait l'histoire de l'école, ceux qui sortiraient du lot, et ceux qui se feraient broyer par le système dès les premières semaines. Prédateurs et proies, telle était la jungle dans laquelle elles évolueraient. Ivy ne prenait aucun plaisir à déambuler dans les couloirs, suivie par une troupe de jeunes naïfs, mais elle avait l’œil pour repérer ceux qu'elle exclurait de son champs de vision, et ceux qu'elle laisserait évoluer dans l'horizon de son paysage. Parfois, les responsabilités venaient avec des privilèges, et Ivy en faisait profiter ses proches.

▬ Tu sais ce dont on a vraiment besoin ? Qu'on aille se faire les ongles, puis qu'on se choisisse une nouvelle robe, et enfin, j'appelle les autres, et on va tous s'écraser chez moi. Mon père est encore en voyage au Japon pour les deux prochaines semaines.

Ce qui leur laissait un penthouse en haut d'une tour pour eux tous seuls pendant toute une soirée, à blast toute la musique qu'ils voulaient. Son père devait avoir planqué ses bouteilles d'alcool dans son étagère, celle avec le digicode, dont le pass était la date d'anniversaire d'Ivy. Très original, oui. Et puis, une éternité semblait s'être écoulée depuis la dernière réunion du crew. Il était temps de prendre les choses en main et de rassembler ce beau monde, en l'honneur de la rentrée et de ses horreurs l'accompagnant. Adieu les séances de thalasso-thérapie, bonjour les projets de groupe.

(c) DΛNDELION

Chaos

Ivy & Blue

« Maybe we are more confortable in chaos. »

Elles régnaient sur un monde de vanité et de prétention - qui aurait osé leur en arracher la couronne? Lorsqu'à corps défendant, l'esprit mué par le seul attrait de leurs dérélictions, la courbe de leur tendre folie se faisait frénésie décadente. Elle rythmait le monde de la nuit Ivy, elle était la note dissonante croisée sous les étoiles, la brûlure du champagne crépitant sur la courbe des lèvres, le chaleur d'un baiser sur le tendre de l'épiderme. Ivy, c'était l'amie que tout le monde souhaitait, l'excellence que tous redoutait, tout semblait toujours parfait chez Ivy, un délicat mensonge au goût de cendre dont Blue se satisfaisait pleinement.

- Je l'admet, mais avec la reprise des cours tu peux être certaine qu'on va être obligé de ralentir sur tout ça.

Parce que l'échec n'était pas envisageable, leur liberté demeurerait synonyme de réussite académique et le prestige, d'ascension social. L'un ne pouvait pas subsister sans l'autre et c'était leur bonne note et leur investissement dans les activités extra-scolaire de l'établissement qui leur permettait de conserver la main mise sur leur petit monde, Blue en était pleinement consciente. La vie à Nasan était tout autant politisé que leur cher pays du matin calme et la seule différence avec ces grandes tours de verres de la capitale était que les requins portaient les jupes soigneusement repassées de leur uniforme scolaire. Mais elle ne s'appesantit pas sur cette idée Blue, elle avait le sourire tendre et le regard amusé lorsque le cadeau fut pousser dans sa direction, les Channel étaient leur marque de fabrique, ornement fétiche dont elles collectionnaient les éditions limités comme sa mère s'entourait de délicats diamants.

- Tu me gâtes trop. La vie ici aurait été vide et insipide sans toi tu sais? Et j'adore la nouvelle secrétaire de ton père, elle préfère le Xanax aux autres anti-dépresseurs.

Elle opine à l'annonce de son nouvelle engagement, Ivy était influente, elle s'était arrangé pour être au coeur même de toutes ces allégations là où d'autres rechignaient face à la charge de travail que son poste représentait.

- Promis je t'accompagnerai pendant le premier tour pour éviter que tu ne les écharpe tous de suite. Tu crois qu'il y en aura un qui te fera encore une déclaration?

Sourire moqueur et menton incliné sur le côté, elle était belle sa Ivy, assez pour susciter toutes les convoitises et les décevoir tout aussi vite. Et elle avait l'imagination fertile aussi, des programmes de divinité romaine à vous tirer des soupirs d'envie et des frissons de paresse qui courent le long de l'échine au fur et à mesure que vous en caressé la perspective.

- Si ton père a eut le bon goût de plié bagage il est surement de bon ton que j'y pose les miens. Juste après avoir écumer les boutiques et avoir inviter les autres.

Elle Blue, elle a les doigts qui courent déjà sur l'écran de son téléphone, ne s'embrassant d'un message individuel, créant un groupe de discussion à la va vite pour prévenir tout le monde avan de finir son verre d'une dernière gorgée.

- Mmh tu te souviens de mon prof particulier?

Pure réthorique, qui exactement pouvait oublier un regard pareil? Et puis, ses bras, son torse, ses cuisses nerveuse et tout ce que le tissu des veines embourbé de cette chair épaisse ne pouvait réprimé - cet homme là tait délicieux, un péché à la peau mate dont elle ne se lassait pas.

- Je crois que je vais mettre mes soudaines lacunes fictive à profit pour prolonger mes cours d'été.

Un sourire léger, si léger alors qu'elle prend une nouvelle bouchée de son plan, le regard pétillant d'amusement et un sourcil délicatement arqué. Parce qu'elle n'oubliait pas qu'elle était incapable d'amour, même éphémère, depuis l'autre Ivy. Elle se demandait juste si elle se l'avouait enfin ou si aujourd'hui encore elle s'y refusait.

(c) DΛNDELION