fin de journée, la sonnerie retentit et kairos se hâte ranger ses affaires. éternel garçon désordonné, il peine à refermer son sac à dos, laissant pinceaux et crayons dépasser de la fermeture. bien trop pressé pour se soucier du détail. ce soir, il a besoin d'évasion. ce soir il a besoin de se livrer de bien des façons. il traverse les couloirs, saluant quelques artistes et camarades de classe avant de rejoindre l'extérieur. l'automne est présent. les couleurs offerte par la nature n'en sont que plus divines, inspirantes pour son âme. les derniers rayons de soleil venant caresser sa beau déjà bien doré, il plisse légèrement les yeux lorsqu'une silhouette familière se dessine sous ses yeux. divine apparition, fin sourire sur les lèvres, il traîne des pieds, faisant volontairement languir sa belle de luxure devant cet établissement, offert au petit peuple, qui l'insupporte tant. une fois à sa hauteur, toujours tendre avec la gente féminine, mais plus particulièrement avec elle, sa bien aimée blue. il dépose ses lèvres sur la joue de porcelaine de la demoiselle avant de glisser sa main, décorée de peinture sèche, dans celle de sa poupée. les doigts s'entrelaces sans gêne aucune avant que l'artiste ne force la belle à se mettre en marche. que fais-tu ici, parmi le commun des mortels ? rares sont les fois où tu viens à quitter l'Olympe... éternel poète de bas étages. faux chanteurs de louanges, il pique sa déesse pour mieux l'apprécier lors de ses moments de crises. que se passe t-il cette fois ? il n'était pas dupe, l'artiste. si la belle avait fait ce chemin, ça n'était certainement pas pour débattre sur les différences des deux écoles.

Blue, elle regardait Kai.
Il avait de la peinture séchée plein les doigts.
Elle regarda Kairos et vit tout ce que le monde pouvait lui trouver d'attrayant - la délicatesse d'un sourire, la chaleur d'un rire, ses mèches indisciplinés et toutes ces petites choses qui le constituaient. Elle regarda ses yeux, elle observa ses lèvres et lorsqu'elle vinrent effleurer sa joue elle tourna son visage pour les étreindre des siennes. j'avais envie de te voir et maintenant tu fréquentes le petit peuple  princesse tourmentée qui d'un soupir vient appuyé son buste contre son bras, parce qu'il a cet aura là Kairos, ce pouvoir d'apaiser les tourments qui fourmillent sous la peau, ceux qui grimpent le long de carne pour la ronger jusqu'à l'arme. ma mère est revenu de Dubaï et elle me prend déjà la tête pour de la merde elle n'essayait pas de mentir la princesse, il la connaissait Kai, elle ne s'aventurait jamais en ces lieux de paix sans un besoin, sans une idée sous jacente qui impliquait ses mots réconfortant. je te kidnappe pour la soirée. et elle ne pensait même pas qu'il puisse le lui refuser, pas alors qu'elle l'entrainait loin des quartiers populaires pour arpenter les allés de son fief, troquant les modestes devantures pour le chic des avenues, prenant place à la terrasse du Louis un bistrot français au charme exagéré qu'elle se plaisait à incessamment fréquenté. dis moi chaton, est ce que tu me trouves disgracieuse? interrogation innocente qui ne l'est pas vraiment, questionnement incessant qui valsait à chacun de ses retours dans le vacarme de leurs conversations. Parce qu'une fois glissé entre les lèvres de Jia Malone il n'y avait rien de beau chez sa fille, rien qui ne vaille la peine qu'on s'y attarde, qu'on y appose un regard.

vile déesse pleine de fourberie. il ne peut que sourire à son acte de baiser volé. éternel habitué de ces coups fait en douce par sa belle. il la guide dans une marche des plus calmes sous un soleil presque timide qui ne demandait qu'à s'éloigner plus encore d'eux et laisser la pénombre venir bercer leurs secrets. et donc, madame a bel et bien quittée l'Olympe de marbre et d'or pour se mêler au commun des mortels, au milieu de la terre et la pierre. amusant pour kairos de piquer son éternelle dulcinée. simple amourette de passage, mais qui pourtant persiste au fil du temps car kairos ne se lie jamais que temporairement. la belle compte ses soucis à l'artiste qui lui, reste attentif à chacun des propos qui lui parviennent aux oreilles. légèrement perplexe, il se doutait bien que cela venait encore de la matriarche. Et bien, comme quoi même les déesses ont droit à des sermons. à peine a t-il eu le temps de terminer sa phrase bercée par un certain second degrés que la brune pressa le pas pour guider le garçon dans un lieu raffiné, presque trop luxueux pour sa vie de pauvre... ou riche au placard. physiquement ou verbalement ?parce qu'à mes yeux, physiquement tu es divine, tu te doutes bien mais. car il y a un mais. le temps d'un arrêt soudain pour se lier avec un lourd suspens qui titillerait sans doute la patience de sa belle. mais oui, parfois tu perds de ta grâce en ouvrant cette bouche pourtant si délicieuse. tes paroles ne vont pas forcément avec le reste, mais personnellement, je m'en fiche. je-m'en-foutiste éternel. il l'avait aimé autrefois comme elle était et jamais il n'avait cherché à la changer. à quoi bon ? kairos ne cessait de s'attacher aux défauts plus qu'aux qualités, rendant ainsi ses relations avec un amour bien particulier. ne te laisse donc pas démonter par ta mère. tu vaux bien mieux que cela. et elle le savait, même si parfois elle en doutait, comme à ce moment précis.

Les doigts de la brune s'étaient égarés sur la chaire tendre de son poignet, suivant le tracé de son pouls avec douceur, dans un sens, puis dans un autre; mais tout ça sans lui faire de mal. Parce qu'il ne fallait pas l'abîmer un peu plus; mieux valait en prendre soin. Alors oui, peut être que Blue était venu puiser à la source même de son réconfort. Pour se réchauffer au contact de ses sourires, à la douceur de ses caresses, à la vague de ses sarcasmes. Peut être qu'elle avait souhaiter enlacer ses doigts au sien, pour mieux sentir son coeur battre contre sa paume,  pour retrouver ce fantôme d'amour juvénile qui l'avait étreint dans un ultime soupir comme son plus beau malheur - et la plus belle de ses tragédies. Je peux bien mettre un pied dans le Styx si c'est pour mieux te retrouver. Elle sourit Blue, avec ses regards qui glissent, de la courbe de ses cils jusqu'au feu de ses iris. Il y avait quelque chose de grand, dans le cocon de leur intimité, dans cette constante familiarité qui ponctuait chacun des échanges qu'ils partageaient. Kai était une ancre dans la tempête de son existence, la plus terrible et la plus changeante. Elle avait pas comprit Blue, lorsqu'il avait tout envoyer valser, lorsqu'il s'était éloigner d'eux et d'Eun Ae. Et elle se le demandait parfois s'il le réalisait, le vide qu'il avait laissé, si la rancune que son chaton lui dédiait avait un fond de légitimité. Parce qu'il l'avait blessé, et qu'elle n'était pas le genre de femme à aisément pardonner. Tu manques, parfois. Simple constat qu'elle ponctue d'une gorgée du verre qu'elle venait de commander - un rouge bordelais aux accents boisés. Le monde serait ennuyeux si je devenais respectueuse. Quelle tragédie cela serait de devoir se montrer gentille, fade de ses bons sentiments et de cette irrépressible banalité, semblable à tant d'autres femmes qui ne faisaient rien de plus si ce n'est existe. Blue, elle était terrible, elle était incandescente. Pute parmi les putes, chienne parmi les chattes, est-ce que tu me regarderas encore, dis moi ? Mais elle est là, toujours là, toujours les même merdes qu'elle me rabâche à longueur de temps. Parfois j'ai juste envie qu'elle crève. Qu'elle ne la touche plus, qu'elle disparaisse avec son culte de la maigreur et ses faux préceptes. C'était sans doute cruel, de souhaiter le trépas de sa propre mère. Mais c'était beaucoup plus sincère que tous les sourires qu'elle lui dédiait.

il l'a aimé. que ce soit pour ce qu'elle était dans son entièreté, comme pour sa chair, il l'a aimé. avec passion et avec fougue. bien du sang aurait coulé si un autre que lui aurait osait la toucher sous ses yeux. amour éphémère, mais pourtant bien plus important que l'on pouvait le croire. blue n'était qu'une femme parmi tant d'autre et pourtant, elle restait de loin la plus précieuse aux yeux de kairos. ainsi donc, elle pouvait se permettre bien des choses à ses cotés. que cela soit bon, comme mauvais, jamais il ne la jugerait comme d'autres le feraient. il se contentera de quelques paroles sages et attentionnées, parole qui désigneront son inquiétude pour la belle plus que de la déception. Certes, mais ne te laisse pas emporter par les mauvaises âme qu'il contient, tu veux ? douce métaphore et fausse poésie. l'artiste a son univers et ses références. ces même références que pouvait aisément reconnaître sa belle, pour ainsi se plonger à deux dans un univers parallèle à cette réalité persécutrice. si le café n'était que bien chic et raffiné, l'allure de kairos laissait bien à désirer. être aux paroles délicates et charmeuses, son âme contrastait avec la fureur de son physique. les cheveux décolorés, à peine coiffés, la cravate désordonné, au même titre que son uniforme et ses doigts recouvert de peinture, il faisait grimacer bien des clients non loin de lui. mais au diable le jugement des autres, il vivait comme il en avait envie. Je manque ? il avait mit les voiles, laissant les siens derrière lui, vaquant à ses occupations dans son coin. seul lino était celui qui côtoyait encore souvent le grec. que ce soit pour son talent de l'aiguille, comme pour un simple échange charnel. Je dois admettre que tu marques un point.. Bien triste je serai si tu perdais cette flamme dévastatrice qui t'alimente. éternel amoureux de la fureur de la brune. si peu arrivait à la supporter, lui ne cessait de la contempler quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise. Un jour viendra, elle sera plus là et tu la regretteras, donc ne dis pas de telles choses veux-tu ? si elle, se plaignait des sermons de sa mère, lui, silencieux, rêverait d'en recevoir de la sienne. elle agissait telle une enfant pourrit-gâtée sans se rendre compte de la valeur de bien des choses, mais là encore, kairos n'en dit rien. il sourit légèrement, amusé par la colère de blue envers sa mère. il la comprenait tout en la mettant en garde et l'enviant dans le secret. éloignes-toi simplement d'elle. nul besoin de l'écouter et l'incendier. contentes-toi d'accourir près de moi et mes bras t'attendrons, tout simplement. toujours mieux que d'avoir du sang sur les mains.

Blue n'était pas le genre de femme qui se laissait influencer par l'opinion d'autrui, elle était beaucoup trop imbu de sa personne pour ça, elle ne faisait pas un grand cas de l'expertise du moutonisme. Blue, était de ces astres exubérants et ostentatoires, qui irradient leur chaleur tout à fait égoïste pour qu'elle se cogne contre les chairs ; elle était de ceux dont les mots volent vite et dérobent encore plus vite, dont les mots tournent toujours, dont sa présence envahit et écrase par une grandeur qu'elle s'invente – elle fanfaronne, Blue. Oui, Blue était de ceux qui voulaient briller trop fort. Blue aimait ce qu'elle procurait aux autres. Elle aimait la femme qu'elle devenait, la femme qu'elle n'était pas aussi. Blue se réinventait.  Ne t'en fais pas pour ça, si je me perd ce sera à cause de mes propres bêtises. La question naïvement posé du brun lui attira un regard en biais. Elle peinait à croire qu'il puisse en douter, ou simplement avoir le culot de demander. Je dois vraiment exposer l'évidence? Blue ne prit pas la peine d'étayer son propos. Peut être comprendrait-il, peut-être ferait-il mine de pas le voir. Au fond, le monde était construit de leur retour et de leur départ, une valse incessante où les amis devenaient connaissances, les connaissances des amants, les amants des connaissances. C'était une valse perpétuelle d'un renouveau éphémère dont l'inconsistance n'avait d'égal que ces adolescences vides de sens.  Je peux ne pas le dire, mais je n'en pense pas moins. Après tout, tu ne peux pas m'obliger à aimer quelqu'un. A ses yeux, sans doute n'était-ce qu'un énième caprice. Comme pour tout le monde. Mais ce malheur là, ce poids sur sa conscience et sa sérénité, elle doutait que quiconque puisse réellement s'y référé. C'était un mal insidieux, une maladie sibylline tapie sur le grain de peau, lorsque Jia avait cessée d'être mère pour être à la fois juge et bourreau. C'était une certitude qui avait pavé leur relation un peu plus à chaque altercation. Mais Blue, elle ne préféra ne pas s'y attarder, ce mal-être là, elle préférait ne pas le ressasser.   Tu as peur que je fasse une connerie Kai? Sa voix se fit plus douce, plus sensuelle, plus taquine. Blue avait relégué son surnom, Princesse pour sa gueule d'angelot tombé de son balcon, Blue pour l'encre infernale de sa chevelure, Blue pour ses dix-sept ans, Blue pour cet homme-enfant là, en face d'elle, qui brillait de toute son indifférence et de ce que les muscles éructait sous les bandes de peaux. Et ses yeux ne décrochaient pas de l'autre. Blue pour son sourire, toujours sourire.  Je viendrai toujours me réfugier dans tes bras.

il a du mal à l'avouer, du mal à se l'avouer. mais elle est bien plus importante qu'il n'y parait. précieuse pour bien des raisons, elle aurait put être la femme de sa vie, tout comme il aurait pu s'amouracher d'elle et vivre le reste de ses jours à ses cotés, mais non. kairos baignait dans une richesse qui n'était sienne. il baignait dans un monde auquel il ne voulait réellement appartenir tant il n'est que néfaste. beaucoup de coups bas, de rivalité, pour pas grand chose au final. les enfants dorés, c'était pas pour lui. cet amour de la vie d'excès et de ses déboires capricieux. tout n'était qu'acide pour cet électron libre qui trouvait douceur et authenticité dans les bas quartiers, là où sont cloîtrés les parias. ainsi, bien triste il fut à l'entente des propos de sa belle, qui visiblement n'avait peur de sombrer. ne joue pas avec le feu. avertissement marié à une amertume soudaine. il n'appréciait guère ce comportement, mais pourtant, comme à son habitude, il n'en dit rien. il se contente d'oublier ce sujet, se penchant vers la table voisine pour y piquer quelques amus-gueule. et bien, pourquoi pas ? après tout, peut être que moi aussi, mon égo a parfois besoin d'être gonflé par de tendres paroles. sourire de malice, il redevenait en un rien de temps, ce gosse insouciant et provoquant qui ne cherchait qu'un peu d'attention auprès de cette tornade de fierté ambulante. pourtant, ne t'ai-je pas forcé à m'aimer autrefois ? énième tour de malice, il consomma les mets volés à la table voisine sous les yeux stupéfaits des autres clients présents non loin. ainsi, il restait fier de ses propos salés et provocants qui ne demandaient qu'à subir la fureur de sa belle. mes bras, avec ou sans le reste du corps ? il tentait le diable, provoquant toujours la patience de la brune. après tout, n'était-il pas présent ici, face à elle, pour lui offrir un bien beau divertissement et chasser ses pensées les plus chaotiques ? ainsi donc, il s'adonner à sa tâche, avec ou sans maladresse.

Il était si scolaire lorsqu'il s'y mettait son Kai, si prompt aux élans raisonnables et à cette demi-mesure qui jurait à la perfection avec ces airs de vilains garçons qu'elle ne put qu'en rire Blue, se penchant par dessus la table, le regard plongé dans le sien, ces yeux si noirs, si profond, si tendre qui paradoxalement, semblaient parfois prêt à lancer une guerre froide entre lui et le monde - elle avait toujours adorée ses yeux.Promis. Elle mentait. Même si elle essayait d'être sincère, d'être un peu plus stable, moins garce. Mais elle mentait Blue, elle n'avait jamais put s'empêcher de jouer avec le feu, elle l'attisait et elle le faisait sien, c'était sa marque de fabrique, son brasier et son bûcher. Elle s'y brûlerait, s'immolerait de son propre orgueil avant d'en admettre le contraire. Je t'aime, évidemment que ne plus te voir tous les jours me manque abruti. Elle dit, et sa voix glisse entre eux dans un sursaut de sincérité, dégouline dans les airs sans réellement s'y accrocher. Parce que c'était trop tard, parce qu'il y avait trop de choses entre eux déjà, ou pas assez, et c'était sans doute là le drame de leur histoire, un amour sans éclat, avec trop d'éclats, un amour qui fait du bien, mais pas assez pour ça, pas assez pour un "eux" qui rime fatalement avec merveilleux. Kairos elle l'aimera toujours comme au premier jour. Un amour mal fichu qui fait battre le coeur un peu plus vite et donne le goût des miracles qui demeurent intact. Mais dans l'imaginaire, lorsque tout n'est qu'esquisse et irréel.  Alors je sais pas si on peut vraiment parler d'autre fois. Elle a le sourire moqueur Blue, fière de son insolence comme un requin qui fendrait les eaux. C'est qu'elle en a pas l'habitude, des mots tendres dénués de moqueries, de ces fausses taquineries qui viendraient alléger toutes ces choses qui deviendraient bien trop concrètes. Tes bras, tes mains, ta bouche, tes jambes, tes reins. Tu proposes un pack? C'était soudainement devenu un jeu, un jeu qui l'amusait grandement si on en croyait son léger sourire en coin, ses cils abaissés, ses jambes croisés. Madame partait en chasse aussi aisément qu'elle abattait ses proies.  

elle était si douce, et pourtant piquante. une rose, délicieuse à vue, mais douloureuse à souhait une fois les épines se plantant dans l'épiderme délicat. kairos l'aimait et l'aimerait surement durant encore bien des jours, des mois et des années. car à sa façon, blue avait marqué l'âme de l'artiste. à sa façon, aussi triste que cela puisse être, elle lui montrait toujours un certains intérêt qui ne pouvait laisser le grec de marbre. éternelle histoire sans fin et qui n'en connaîtra jamais. seulement quelques points de suspensions qui s'ajoutent au fil des ans. contentes-toi de nos rares instants ensembles, ils n'en seront que plus délicieux. bien triste était cette vision, bien que délicieuse pour bien des raisons. consommer la chair de la brune n'en était que plus exquise lors de leur rare rencontre. kairos ne se lassait jamais de sa belle, que ce soit en l'admirant, l'accompagnant ou liant son corps au sien pour quelques heures. les mots fusent et saignent l'âme du jeune artiste. autrefois inexistant ? pas pour lui. il plisse les yeux, détestant presque en silence ces propos qui se veulent provoquant envers le garçon. touché, coulé. ce dernier se laisse facilement berner car épris de sa belle, il ne peut que sombrer dans ces tourments malgré son esprit vif. tu n'es qu'une peste. tendre et divine peste. l'amour dissimulée sous bien des douces insultes. peste pour se jouer de lui. peste de jouer sur ce sujet là. fort possible s'exclama t-il, le regard fuyant celui de la brune. il se jouait désormais d'elle, tout comme elle cherchait à se jouer de lui. jeux dangereux bien appréciés des deux étudiants. encore faut-il mériter ce pack, ma douce. rien était gratuit. ou plutôt si. surtout avec lui. mais bien loin d'user de faciliter, aussi charmant qu'il pouvait se montrer, il n'était pas du genre à se laisser prendre aisément comme n'importe qui. éternel être sélectif de ses moments, de ses demoiselles et damoiseaux. il aimait glisser sa part de défi là où d'autre pensait bien gagner haut là main. tu veux t'y risquer ? je suis sûr que tu adorerais gagner tout ça. il pique, mais pas seulement. se redressant, il vient se jouer plus encore de la brune, s'abaissant à son niveau malgré la table présente entre eux. sa grandeur aide son esprit à frôler les lippes de sa belle, sucrées par le nectar alcoolisé alors que son regard vient se baigner dans le sien avant que quelques murmures viennent à s'échouer sur les croissants de chair de sa bien aimé. alors ? tu veux gagner, ou tu te contente de seulement ça. ça. ça ne reste que quelques lèvres se caressant sans s'offrir les une aux autres. ça, c’est le supplice qu'il instaure avant de reprendre sa place, haussant brièvement l'un de ses sourcils, fier de cette attitude que bien des demoiselles viendraient à détester.

Un jour quelqu'un le lui avait craché au visage: T'es qu'une garce Blue. Et peut être que ça lui avait fait de la peine, peut être qu'elle s'en moquait, peut être qu'il s'agissait d'un garçon, peut être s'agissait-il d'un homme, peut être était elle innocente ou peut-être, et c'était bien plus probable, qu'elle était l'objet de sa peine. Pourtant, elle l'avait si souvent entendu Blue. Garce, on le lui avait trop souvent répété pour qu'elle se soucie encore des mots qui passaient ses lèvres. Il y avait de la haine dans l'arrondit de son essence, de la rancoeur mal dissimulé, un mépris certain. Mais peste, ça avait une connotation affectueuse, un rien douloureuse. Peste, ça la faisait doucement sourire, surtout lorsque ça venait de lui. Ta peste chaton. Alors qu'elle incline un peu son visage pour accrocher son regard, qu'elle le voit se redresser, la goûter, capturer son air de vin entre ses lèvres et lui voler son oxygène. Il était doué pour ça Kairos, capturer son souffle, le faire sien d'une tendre pression de son abdomen, de ses mains, de ses reins.Mais il s'échappait trop vite déjà, juste un effleurement qui lui laisse cette affreuse sensation d'entre-deux. Je gagne toujours, n'est ce pas? Blue, elle pouvait être la déesse qui apportait le bonheur mais jamais la joie - elle n'était pas assez stable pour ça. Elle n'était pas celle qu'on voulait voir près de nous, ni sentir à nos côté – encore moins sentir son souffle. Elle n'était pas celle dont le sourire avait cette épice réconfortante qui chauffait les côtes dans ces moments là – elle les tiraillait fort, elle. On avait besoin d'appeler sa peau épicée, sa peau qui avait mangé le soleil pour qu'elle donne un peu de sa chaleur. C'était son corps qu'on réclamait en premier et non pas sa vivacité d'esprit, ou encore son amitié – quel amusement qu'il fasse partit de ceux qui puissent toujours en bénéficier. Tu crois que je vais me contenter de si peu? Et mademoiselle se redressait. Et mademoiselle contournait la table pour prendre place sur son accoudoir, les jambes croisés et son verre toujours  coincé entre ses doigts. Elle se moquait bien du monde et des regards curieux Blue, il n'y avait que Kairos. Kairos dont elle vint caresser le cou du bout des doigts, pour mieux remonter jusqu'à sa nuque et ébouriffer ses boucles folles dans un rire de gorge. Moi je veux tout. C'était son sourire, c'était ce rire fort et bruyant qu'elle avait toujours collé au fond de sa rétine d'une nuit sans étoiles – c'était pour ça, pour ces éclats, pour son ivresse, pour son excès. On demandait Blue pour le plaisir, et elle en avait tout autant. Mais quand il s'agissait d'être heureux, Blue tâchait. Une tâche – un dérapage. Elle se pencha vers lui, caressa son nez du sien, balaya ses lèvres de son souffle. Mais rien de plus non, rien de plus.