if you listen closely your heart is dripping gold everything about you is something that you stole
sous la morsure du froid, elle désespère.
c’est le vent qui s’égosille dans ses oreilles et l’automne qui s’agrippe à ses os, la défait de ses chairs comme on lui arracherait un manteau. minkyung abhorre la mort de la nature et se refuse à y trouver la moindre beauté, ronchonnant dans le creux de son écharpe sur les jours qui se raccourcissent et les nuages qui lui cachent les étoiles.
révisions obligent -- elle se retrouve au détour d’un café et en fait son royaume éphémère, à coups de chocolats viennois et de sourires ingénus. c’est le nez dans les phrases latines qu’elle est dérangée et que son sang ne fait qu’un tour ; le raclement de la chaise fait écho au fracas de sa façade quand hyuk s’y installe impunément, l’éjectant de son piédestal en un sourire saturé de condescendance. “
minkyung!”
lippes nerveusement pourléchées, l’obsidienne de ses rétines de heurte au bort des siennes - il y brille l’incompréhension et le choc à vif, leur intensité l’empêchant d’émettre la moindre réponse. “
ça alors, quelle coïncidence.” l’envie de dégainer son téléphone pour appeler yuki caresse le fond de son esprit mais elle se ravise dans un sourire pincé, son stylo toujours fiévreusement empoigné par ses doigts blanchis. enfin, sa bouche se desserre sur une poignée de syllabes veloutées.
“
tu te fous de moi?” et la question est honnête -- saturée par la curiosité malsaine, l’espoir irraisonné. elle voudrait tant le haïr autant qu’au premier jour, ses fantaisies l’ayant guidée vers quelque dispute décisive. au final c’est au détour d’un
dégage qu’elle a scellé leur avenir, incapable de formuler le maelström ravageur dévorant l’intérieur de sa cage thoracique.
il n’en est rien.
elle ne ressent ni haine, ni rage ; c’est la platitude qui s’impose à ses yeux écarquillés, glissant sous son derme pour mieux défaire la surprise tirant ses traits chérubins. un soupir, miroir de presque deux ans de lassitude, se fraie un chemin entre ses crocs opalins. “
qu’est-ce que tu veux, hyuk? j’ai pas le temps de te divertir.” la nonchalante apparence brisée par la dureté de sa poigne sur son gobelet, elle le porte à ses lèvres dans l’espoir de noyer le poisson -- elle se voudrait totalement indifférente à la vue de ton visage, s’idéalise capable de cracher tout le venin amassé sur le bout de sa langue vipérine.
au final rien n’a changé, c’est au bord de ses lèvres qu’elle songe à se suspendre, l’intégralité de son attention tournée vers lui malgré son regard fixé sur les feuilles étalées sur sa table.